La route illuminée
"L'esprit est la réalisation créatrice de chaque instant, l'intégration du commencement et de la fin en une synthèse
dont la naissance et la signification se renouvellent à chaque instant" (Dane Rudhyar)
 
 
"Apprenez vos théories aussi bien que vous le pouvez puis mettez les de côté quand vous entrez en contact avec le vivant miracle de l'âme humaine." C.G Jung

   Accueil      Approfondir      Opposition Saturne-Neptune


Réflexion sur l'opposition Saturne-Neptune

 Le 31 Août 2006  Saturne et Neptune formaient un aspect d'opposition dans l'axe Lion-Verseau.dans les 18ème degrés symboliques.

    Le Noeud Nord, symbole du dharma se trouvait au 26ème degré symbolique des Poissons et son symbole indiquait :

"Contemplant le mince croissant de lune au crépuscule, chacun comprend que l'heure est venue de mener à bien ses projets"
"L'énoncé à l'origine plutôt obscur de ce degré symbolique, "une nouvelle lune qui divise ses
influences, une fois traduit concrètement, évoque le fait que, face à une réorientation possible de son énergie, l'homme moderne réagira selon son tempérament propre. Un même influx cosmique et spirituel provoquera une réaction différente chez chacun; autant d'hommes, autant d'attitudes.

Dans toute société portant aux nues l'individualisme, chacun devrait s'en faire une raison et s'abstenir de contraindre autrui à se conformer à un comportement stéréotypé." ....Cette évolution devrait mener à comprendre l'ERREUR TOTALITAIRE" : de temps à autre nous pouvons tous agir en despotes, exigeant que les autres réagissent exactement comme nous en toute circonstance."
(extrait des symboles sabian de D. Rudhyar)

Le 7 Décembre 2006, Saturne devenait rétrograde pour reformer un aspect d'opposition à Neptune le 28 Février 2007, au 21ème degré symbolique du même axe. Saturne reprend sa course directe le 20 Avril 2007 pour à nouveau former l'aspect d'opposition avec Neptune le 25 Juin 2007.

Nous constatons qu'entre le premier aspect d'opposition et le 3ème, il s'est écoulé 10 mois et entre les deux, une phase de rétrogradation qui nous donnait l'occasion de nous interroger sur la voie à suivre vers le chemin de Neptune.

Germaine Holley disait de cet aspect d'opposition entre les deux planètes, qu'il "indique que la maturité ne peut être obtenue qu'à condition que le natif ne cherche pas à vivre uniquement sur le plan d'un monde idéal d'autant plus fascinant qu'il ne se montre pas en clair ..."

La phase de rétrogradation n'était pas anodine dans le contexte vécu par la société française à ce moment-là puisqu'une élection présidentielle a eu lieu et qu'au deuxième tour restaient deux personnages que tout opposait sur leur idéal, bien que porteur, chacun à leur manière d'une certaine rigidité pour ne pas dire sclérose.

Cet aspect particulier mettait en avant deux symboles forts. La structure admise et limitée de la société, les bases sur lesquelles elles s'est construite. En l'occurrence c'est dans le signe du Lion, symbole de l'expression individuelle que se trouve Saturne. La rétrogradation nous interroge sur la valeur de la structure, de l'autorité, de l'éducation. L'individualisme et l'égoïsme sont concernés.

En face, dans le signe du Verseau, se trouve Neptune, symbole de totalité, d'unité, d'intégration de tous les opposés, d'amour inconditionnel.

Si nous cherchons la dernière conjonction entre les deux planètes, il faut remonter au 13 Novembre 1989 ! une année importante puisque c'était le bi-centenaire de la révolution française de 1789 !

Saturne et Neptune occupaient le 11ème degré symbolique du Capricorne :

"Une myriade de faisans dans le parc d'un château"
"Toute vie implique une hiérarchie de valeurs, depuis l'état brut jusqu'à l'état affiné, de l'ébauche grossière à la magnificence de la forme. Les manipulations génétiques nous permettent de créer de nouvelles espèces, ou, du moins d'améliorer foncièrement celles que l'on trouve dans la nature.

Cette aptitude est à la base de tous les mécanismes culturels. La terre inculte se change en jardins d'une aristocratie ayant le temps, le goût et l'argent de favoriser ou encourager la création de formes resplendissantes. C'est ce que la dynamique sociale produit sous son aspect le plus élevé."

"Ce symbole nous montre comment il est possible de coopérer avec la nature en créant beauté et élégance par la mise à profit tant du talent que du moment. Le mot clé est ARISTOCRATIE"
(extrait des symboles sabian de D. Rudhyar)

Cette année 1989 a été marquée par des évènements importants comme la chute du mur de Berlin symbole de la fin de l'ingérence communiste dans les pays de l'Est. Du moins en partie.

Neptune venait de "dissoudre" une structure autoritaire, totalitaire. A cette époque le besoin d'un nouvel ordre semblait donner des signes de vie dans un contexte assez flou de mondialisation.


Et presque 20 ans après, qu'est-ce que cette phase objective d'opposition nous montre ?

Que le modèle marxiste a échoué. Que le modèle capitaliste est en train de faire de même, que le système sur lequel s'appuie l'humanité toute entière est illusoire. On le savait bien avant, mais c'est devenu de plus en plus visible, réel.
 
Avons-nous transformé nos "terres incultes" en "jardins resplendissants" ? Bien au contraire, nous avons détruit des milliers d'hectares supplémentaires, pollué de nouvelles zones vierges et pures, créé encore plus de pauvreté et permis l'enrichissement de quelques dirigeants de multinationales sans scrupules. L'exclusion est devenue encore plus forte, l'individualisme encore plus sauvage. Certes des efforts sont visibles ci et là mais bien encore insuffisants.


Peut-être que le vraie question est la suivante : peut-on concilier vie individuelle et vie collective?

Comprendre que chaque individualité, chaque structure fait partie du Tout, que chaque entité est liée à toutes les autres et ne peut vivre indépendamment des autres. Peut-on raisonnablement penser qu'une loi permettant d'évaluer le degré de délinquance d'un enfant soit une réponse au mal être de la société, ou bien d'enfermer tous ceux qui gênent sans se demander pourquoi ?

Les valeurs humaines ont été mises à mal, et, régulièrement, cycliquement, nous cherchons à retrouver les mêmes choses que nous avons perdues, à recouvrer  l'autorité à coups de lois soutenues par des techniques nouvelles et plus encore privatives de liberté, sous couvert d'un
principe de sécurité. Les techniques évoluent dans les secteurs où la peur est la plus vive.

Saturne, représente aussi les limites du connu, le passé. Saturne se transforme en force
d'inertie et devient un élément qui fragmente tout parce qu'il n'est plus en phase avec la nécessité du véritable changement.

Pendant cette phase, les hommes politiques ont laissé croire qu'ils allaient changer la société, apporter quelque chose de neuf. A ce propos, Marc-Vincent Howlett vient d'écrire un livre, "le triomphe de la vulgarité" exposant une analyse pertinente de la situation actuelle.

Nous voyons, avec cet aspect Saturne-Neptune, qu'il convient de posséder une grande maturité, si l'on veut porter un idéal qui ne soit pas basé sur l'émotion et la nostalgie du passé.

Dans ses "pensées tardives", C.G. Jung écrivait ceci :

"...Mais l'individu est, en règle générale, tellement inconscient qu'il ne se rend même pas compte de ses possibilités de décision et c'est pourquoi il recherche toujours anxieusement des règles et des lois extérieures auxquelles, dans sa perplexité, il puisse se tenir. Abstraction faite des insuffisances généralement humaines, c'est l'éducation qui, pour une bonne part, est coupable de cet état de choses, éducation qui cherche exclusivement ses normes dans ce que l'on sait couramment, et qui ne parle jamais de ce qu'est l'expérience personnelle de l'individu. On enseigne ainsi les idéalismes dont, la plupart du temps, on sait sûrement qu'on ne pourra jamais y satisfaire, et ils sont prêchés, es qualité par des êtres qui savent qu'ils n'y ont jamais eux-mêmes satisfait et qu'ils n'y satisferont jamais. Cette situation est habituellement supportée sans y regarder de plus près.

Qui, par conséquent, désire trouver une réponse au problème du mal, aujourd'hui posé, a besoin en premier lieu d'une connaissance approfondie de lui-même, c'est à dire d'une connaissance aussi poussée que possible de sa totalité. Il doit savoir sans ménagements de quelle somme de bien et de quels actes honteux, il est capable, et il doit se garder de tenir la première pour réelle et les seconds pour illusion. L'une et les autres sont vrais en tant que possibilités et il ne pourra entièrement échapper ni à la première ni aux seconds s'il prétend vivre (comme cela devrait aller de soi) sans se mentir ni se flatter.

Mais on est en général encore tellement éloigné d'un semblable niveau de conscience que cette attente paraît presque dénuée d'espoir, bien qu'existe chez beaucoup d'êtres modernes la possibilité d'une connaissance profonde de soi-même. Une telle connaissance serait nécessaire parce que ce n'est qu'en fonction d'elle que l'on peut s'approcher de cette couche fondamentale, de ce noyau de la nature humaine on sein duquel on rencontre les instincts. Les instincts sont des facteurs dynamiques présents à priori dont, en dernière analyse, dépendent les décisions éthiques de notre conscience.

Ils composent l'inconscient et ses contenus à propos duquel il n'y a pas de jugement définitif. A son sujet on ne peut avoir que des préjugés, car il nous est impossible d'embrasser par la connaissance de la nature de l'inconscient, ni de lui assigner des frontières naturelles. On ne peut parvenir à une connaissance de la nature que par une science qui élargisse le conscient et c'est pourquoi une connaissance approfondie de soi-même requiert également la science, c'est à dire la psychologie....

Aujourd'hui nous avons besoin de psychologie pour des raisons vitales. Nous sommes perplexes,  stupides et désorientés devant les phénomènes du national-socialisme et du bolchévisme (nous pourrions ajouter du libéralisme sauvage, de la surconsommation, du terrorisme, de tous les intégrismes) parce qu'on ne sait rien de l'homme ou parce qu'on ne voit qu'une moitié bancale et déformée de son image..."

C'est ce que m'a inspiré cette phase du cycle Neptuno-Saturnien. Il n'est pas très difficile de constater que la planète Terre est malade. La critique est donc plus aisée que la solution à apporter.

Si nous ne comprenons pas que le système actuel est mort, alors nous souffrirons. Si nous n'avons pas confiance en la République, en nos hommes politiques, ayons confiance en nous et en nos idéaux. Optons pour un comportement plus neuf. Il n'est pas besoin d'aller couper des têtes ni de tout faire sauter. Simplement, changeons nos habitudes.

Donnons nous rendez-vous en 2025 lors de la prochaine conjonction. Nous aurons, je l'espère, l'occasion d'observer ce qui aura peut-être été fait pendant la phase évolutive du cycle.
(Jacques, le 09 Mars 2008)
 
Ce jour 10 Octobre 2008

Sur le site du journal "Le Monde" je découvre un titre, "les krachs boursiers, une vieille histoire". D'après cet article, ces désastres financiers se répètent depuis au moins 1637, date du Krach dit "de la Tulipe" en Hollande. Saturne en Capricorne formait un sextile croissant avec Neptune en Scorpion.

En 1720, c'est la "faillite de Law" : Saturne en Scorpion est en opposition exacte avec Neptune rétrograde en Taureau.
En 1873, c'est le "krach de la bourse de Vienne", et là encore nous retrouvons Saturne en Carré décroissant avec Neptune Rétrograde, formant une opposition pratiquement exacte avec Mercure.

En 1882, "krach de l'Union générale", une faillite d'une banque française, alors que Neptune rétrograde est en conjonction (7° ) avec Saturne Rétrograde en Taureau.

En 1929, "krach à Wall Street", qui a commencé en 1927 au moment où Saturne formait un carré croissant avec Neptune. L'opposition aura lieu en 1935.

Le 19 Octobre 1987, "krach à Wall Street", Saturne se rapproche de sa conjonction avec Neptune

En 1998, "Krach russe et crise asiatique", Neptune et Saturne rétrogrades forment un carré pratiquement exact entre elles. Saturne est opposée à Mercure.

En 2000, "éclatement de la bulle internet", puis le 11 septembre 2001 n'ont pas eu d'effet durables sur la bourse.

Et nous voici en 2008, krach boursier causé par la "crise des subprimes" aux Etats-Unis, qui couvait d'ailleurs depuis quelques temps, en pleine phase d'opposition de Neptune et Saturne.

Ces transits semblent bien montrer la relation de ces deux planètes avec la mise à mal d'un système, en l'occurrence financier. Saturne, symbole de toute structure, système et ordre établi, est à chaque fois ébranlé par le grand dissolvant que représente Neptune.
Cette relation entre Saturne et Neptune paraît mettre en lumière deux principes : l'exclusion, (Saturne) et l'inclusion (Neptune). Lorsque Saturne devient trop rigide, trop exclusif, il ne peut intégrer harmonieusement le Tout. Il se trouve alors déséquilibré, voire détruit. Nous voyons les limites d'un système virtuel et illusoire.

Or la nature humaine se transforme si lentement que nous assisterons probablement à d'autres krachs.

Jacques