"Apprenez vos théories aussi bien que vous
le pouvez puis mettez les de côté quand vous entrez en contact avec le
vivant miracle de l'âme humaine." C.G Jung
Fritjof
Capra, physicien Autrichien de renom, connu notamment pour son ouvrage "le Tao de la Physique", est né à Vienne (Autriche) le 1er Février 1939 à 10 heures 55.
Son thème de naissance :
Notre
physicien s'est attaché à mettre en relation la physique et la pensée
de l'Orient. Il a écrit un livre, "Sagesse des Sages" dans lequel il
nous décrit ses rencontres avec des personnalités. Voilà ce qu'il écrit
à propos de sa rencontre avec Krishnamurti :
"L'un de mes premiers contacts directs avec la spiritualité orientale a
été ma rencontre avec J. Krishnamurti, à la fin de 1968. " Il le
rencontra à l' U.C. Santa Cruz alors qu'il donnait des conférences et
était âgé de 73 ans.
"Le contraste avec sa peau mate et ses cheveux blancs très bien
peignés, ses vêtements européens élégants, son attitude digne, son
anglais mesuré, sans failles et, surtout, l'intensité de sa
concentration et de sa présence me fascinèrent... Krishnamurti
choisissait un problème existentiel bien connu, la peur, le désir, la
mort, le temps - comme sujet donné d'une conférence - et il
commençait son discours par quelques mots : "examinons cela ensemble.
Je ne vais rien vous dire; je n'ai pas d'autorité; nous allons explorer
cette question ensemble"...
Il montrait que, pour comprendre la peur, vous devez comprendre le
désir; pour comprendre le désir, vous devez comprendre la pensée; et
donc le temps, et le savoir, et le soi, et ainsi de suite. Krishnamurti
présentait une analyse brillante de la façon dont ces problèmes
existentiels de base sont liés non en théorie, mais dans
l'expérience. Il ne se bornait pas à vous mettre face aux résultats de
son analyse mais vous poussait à vous engager personnellement dans le
processus d'analyse. A la fin vous en arriviez au sentiment puissant et
clair que la seule façon de résoudre n'importe lequel de vos problèmes
existentiels était d'aller au-delà de la pensée, au-delà du langage,
au-delà du temps - de réaliser, comme il l'exprimait dans le titre de
l'un de ses livres, la libération du connu."
F. Capra a été très troublé par la pensée de krishnamurti puisqu'il
envisageait à cette époque une carrière scientifique qui demande de
penser et de raisonner. Or Krishnamurti disait qu'il fallait arrêter de
penser, se libérer de tout savoir et raisonnement ! Tracassé par cette
affaire, notre physicien réussit à rencontrer le "Maître" et lui posa
la question suivante :
"Comment puis-je être un scientifique et suivre quand même votre
conseil d'arrêter de penser et d'atteindre la libération du connu ?
Krishnamurti n'hésita pas un instant. Il répondit à ma question en dix
secondes, d'une façon qui résolvait complètement mon problème : "D'abord
vous êtes humain, dit il, ensuite vous êtes un scientifique. D'abord
vous devez vous libérer, et cette libération ne peut être atteinte par
la pensée. Elle est atteinte par la méditation - la compréhension de la
réalité de la vie dans laquelle toute forme de fragmentation a cessé" Une
fois que j'aurai atteint cette compréhension de la vie en tant que
totalité, me dit-il, je serai capable de me spécialiser et de
travailler, comme scientifique sans aucun problème. Et bien sûr il
n'était pas question d'abolir la science. Passant au français,
Krishnamurti ajouta : "J'adore
la science, c'est merveilleux !"...
"Le problème que krishnamurti avait résolu pour moi, à la manière
zen, d'un seul coup, beaucoup de physiciens le rencontrent quand ils
sont confrontés aux idées des traditions mystiques - comment peut-on
transcender la pensée sans perdre son engagement dans la science ?
C'est la raison pour laquelle, je pense, plusieurs de mes collègues se
sentent menacés par mes comparaisons entre la physique et la mystique.
Peut-être cela les aidera-t-ils à savoir que moi aussi, j'ai senti
cette menace. Je l'ai sentie de tout mon être, mais elle apparut au
début de ma carrière, et j'eus la chance que la personne qui m'en avait
fait prendre conscience m'aida aussi à la transcender".
Extrait
de "Sagesse des Sages, conversations
avec des personnalités remarquables"